Histoire 27 : frison
ANNEE 2001
Février 2001
Le stage de plat galop 4/5 me permet de travailler en gogue commandé. En dehors de la bride, qui, je vous le concède, n’est pas un enrênement mais une embouchure, ce sera le seul artifice que j’utiliserai jamais. Avec le gogue, l’avantage, c’est qu’une fois retiré, on ne retrouve pas forcément la défense du cheval qu’on rencontrait avant d’essayer d’y remédier.
Le stage de plat galop 4/5 me permet de travailler en gogue commandé. En dehors de la bride, qui, je vous le concède, n’est pas un enrênement mais une embouchure, ce sera le seul artifice que j’utiliserai jamais. Avec le gogue, l’avantage, c’est qu’une fois retiré, on ne retrouve pas forcément la défense du cheval qu’on rencontrait avant d’essayer d’y remédier.
25 Février 01
Pour la première fois, je m’offre le luxe de monter un frison : le cheval de mes rêves ! Le club organisera plusieurs années consécutives une journée de présentation-vente de chevaux. J’essaye cette année-là Priam de Fontaine, un entier de 4 ans. J’ai encore des étoiles plein les yeux à l’évocation de ce souvenir. Il fait un temps détestable, la pluie et le froid sont au rendez-vous. La carrière ressemble à une pataugeoire. Tout le monde a enfilé un nombre incalculable d’épaisseurs. Je me fais l’effet d’un bibendum dans mon blouson de ski. La selle n’est pas adaptée à la morphologie de Priam et elle tourne au montoir, mais il ne s’en formalise pas. Il a passé la journée à l’attache au bord de la carrière, au milieu des chevaux qui vont et viennent, qui sont essayés sur le plat comme à l’obstacle, sous son nez, sans manifester aucune agitation. Il a juste eu la bonne idée de se rouler dans l’herbe détrempée qui entour la carrière, ce qui a valu à son propriétaire de gagner le droit d’un nouveau pansage ! Les premières foulées de pas sont déstabilisantes : cela n’a rien à voir avec le pas plat et horizontal d’Ananas. Soudain, je sens Priam onduler sous la selle, rouler les épaules de ce pas si caractéristique des frisons. Quelle merveilleuse sensation ! J’entends souvent dire que le frison n’est pas confortable, au contraire, c’est une façon de se déplacer très agréable. Priam, malgré son jeune âge et son statut d’entier se montre exemplaire de gentillesse. J’essaye le trot (je ne tenterai pas le galop). Là encore, je découvre un univers de sensations inédites. Je ne suis cependant pas une cavalière assez émérite pour tester le trot assis, d’autant que je sens la selle trop peu calée sur le dos de Priam. Je descends un sourire extatique aux lèvres et avec une envie féroce de signer un chèque ! Heureusement, même si le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas, c’est tout de même la raison qui l’emporte. Mais mes nuits seront longtemps peuplées de perles noires. Thanatos aussi l’essaye, mais il est nettement moins convaincu que moi, justement à cause de ces allures si singulières. Mon pauvre Ananas n’aura droit qu’à très peu d’attention de ma part ce jour-là. Mère indigne !
Pour la première fois, je m’offre le luxe de monter un frison : le cheval de mes rêves ! Le club organisera plusieurs années consécutives une journée de présentation-vente de chevaux. J’essaye cette année-là Priam de Fontaine, un entier de 4 ans. J’ai encore des étoiles plein les yeux à l’évocation de ce souvenir. Il fait un temps détestable, la pluie et le froid sont au rendez-vous. La carrière ressemble à une pataugeoire. Tout le monde a enfilé un nombre incalculable d’épaisseurs. Je me fais l’effet d’un bibendum dans mon blouson de ski. La selle n’est pas adaptée à la morphologie de Priam et elle tourne au montoir, mais il ne s’en formalise pas. Il a passé la journée à l’attache au bord de la carrière, au milieu des chevaux qui vont et viennent, qui sont essayés sur le plat comme à l’obstacle, sous son nez, sans manifester aucune agitation. Il a juste eu la bonne idée de se rouler dans l’herbe détrempée qui entour la carrière, ce qui a valu à son propriétaire de gagner le droit d’un nouveau pansage ! Les premières foulées de pas sont déstabilisantes : cela n’a rien à voir avec le pas plat et horizontal d’Ananas. Soudain, je sens Priam onduler sous la selle, rouler les épaules de ce pas si caractéristique des frisons. Quelle merveilleuse sensation ! J’entends souvent dire que le frison n’est pas confortable, au contraire, c’est une façon de se déplacer très agréable. Priam, malgré son jeune âge et son statut d’entier se montre exemplaire de gentillesse. J’essaye le trot (je ne tenterai pas le galop). Là encore, je découvre un univers de sensations inédites. Je ne suis cependant pas une cavalière assez émérite pour tester le trot assis, d’autant que je sens la selle trop peu calée sur le dos de Priam. Je descends un sourire extatique aux lèvres et avec une envie féroce de signer un chèque ! Heureusement, même si le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas, c’est tout de même la raison qui l’emporte. Mais mes nuits seront longtemps peuplées de perles noires. Thanatos aussi l’essaye, mais il est nettement moins convaincu que moi, justement à cause de ces allures si singulières. Mon pauvre Ananas n’aura droit qu’à très peu d’attention de ma part ce jour-là. Mère indigne !