Histoire 24 : le dressage

Publié le par ananasliam

25 août 00
Ananas part à Port-sur –Saône. Il déroulera 5 reprises, 3 du galop 6 et 2 du galop 7 ! C’est une dure journée pour lui. Lors de son dernier passage, les cavaliers m’ont raconté que la monitrice qui notait la reprise  s’est exclamée : « Encore, mais il va être cuit ! », en le voyant arriver pour la 5ème fois. Et il le sera, je m’en rendrai compte le lendemain, quand je le monterai pour lui permettre de se détendre et d’évacuer l’acide lactique accumulé la veille. Un obstacle de 80cms se trouve monté sur la piste. J’arrive tranquillement en marchant large au trot, prête à passer sur le côté si Ananas me prend la main en sortant du virage et en voyant  l’obstacle, or, il va dessus, calme et serein, sans accélérer et le saute dans une belle foulée, repassant au pas tranquillement, deux foulées après la réception !!!! Je n’en reviens pas ! Heureusement que j’ai un témoin qui assiste à la scène à la porte du manège sinon, je croirais que j’ai rêvé. Ce sera la seule fois où nous y irons sur un obstacle avec autant de sérénité !
Je me suis occupée de ses crins au cours de la semaine, de manière à ce que sa crinière soit bien régulière, mais j’ai refusé catégoriquement de la lui couper, alors tant pis pour les pions. Ils prennent Ananas comme il est, où ils lui trouvent un remplaçant !!! Je leur prête déjà le licol et la longe, le matériel de pansage, le tapis blanc brodé (souvenir d’un week-end à Fontainebleau), la bride et même ma selle quand ce sont des cavaliers que je connais bien, les protections de transport, la couverture séchante, ils peuvent bien faire un effort pour prendre Ananas en l’état !!!!

A la fin du mois, j’essaye encore une selle de dressage qu’une amie cavalière veut vendre car elle ne convient pas au cheval qu’elle a alors au travail (une PSA : Avrile), mais je dois encore remettre cet achat à plus tard ! Je n’ai ni son assiette, ni sa taille, d’ailleurs !

Le dressage : discipline entre toutes les disciplines. Le dressage permet d'assouplir longitudinalement et latéralement nos chères montures afin de les rendre maniables et faciles à monter; de les amener à un bon équilibre, de les rendre confortables; de les amener à exécuter des figures de manège, montés, figures qu'ils réalisent naturellement en liberté;  de développer leurs allures naturelles et leurs qualités athlétiques. Le dressage permet au cavalier de développer la communication avec sa monture grâce à des aides dites naturelles : la main, la jambe, le poids du corps, le regard. L'objectif du dressage est de parvenir à affiner ces aides au point qu'elles en deviennent invisibles aux yeux du commun des mortels. Déplacer un cheval au poids du corps, le mettre en place au poids du cuir, voilà l'idéal recherché par tous les dresseurs, au point de ne plus faire qu'un avec sa monture dans la recherche de l'équilibre et de la légèreté : le cavalier et son cheval devenus UN, un  Centaure. Une tête pour penser, un corps pour exécuter...

 Mais là je m'envole vers des hauteurs inaccessibles à la plupart des cavaliers. Dresser pour offrir au cheval un maximum de confort; pour qu'il puisse travailler dans les meilleures conditions physiques pour lui-même et son cavalier; qu'il soit à l'écoute des aides et disponible; pour qu'il puisse se livrer sur un parcours de saut d'obstacles sans danger pour lui-même et son double humain ou sur un parcours de cross; dresser pour qu'il considère l'homme comme son compagnon, celui en qui il peut avoir confiance, qui ne le placera pas dans une situation dangereuse, celui qu'il peut suivre comme il suivrait un congénère dominant; dresser pour mettre en valeur la noblesse et la beauté de nos chères cavales... Voilà pourquoi j'aime le dressage.

Pourtant, rien n'est plus ingrat que le dressage. Qu'est-ce qui ressemble le plus à un cercle qu'un autre cercle ? Mais la recherche du cercle parfait, du mouvement parfait, fluide, magique ... est d'une aridité désespérante. Aussi fait-elle fuir beaucoup de cavaliers. Et pourtant, l'émotion, l'adrénaline sont les mêmes; lorsqu'on sent enfin ce mouvement qui se fait dans  la subtilité, la souplesse la plus totale; que celles ressenties au-dessus d'une barre; lorsqu'on sent que le cheval se livre à nous de sa propre volonté, pour nous rendre enfin gracieux et nobles nous aussi, et FIERS, si fiers d’eux qui nous donnent ce bonheur !

Le dressage est vraiment ma discipline de prédilection, parce qu'il demande énormément de discipline de la part du cavalier, parce qu'il discipline le couple, et parce qu'il n'est pas besoin de s'appliquer la discipline pour se faire cependant plaisir.

PS : la langue française n'est-elle pas subtile ?  

 

Publié dans chevaux

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T
<br /> Ton texte à de quoi donner envie d' essayer le dressage à n' importe quel cavalier. Avec mon Moustique, j'en faisais, à mon échelle bien sur, mais ce que tu décris je l' ai ressenti avec lui. Quand<br /> au saut d'obstacle, pas pour moi à cause de ma tige dans le dos .<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Bonjour, comment calcifie la C2 ? J'espère que tu ne souffres pas trop. Bises aux chevaux !<br /> <br /> <br />
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A
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H
<br /> salut Anne.comment vas tu???.bonne soirée et donnes nous de tes nouvelles.bises.les deux<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Je suis évidemment bien d'accord avec tout ce que tu écris. Il est évident aussi que beaucoup de clubs et de cavaliers impatients se précipitent pour sauter, sauter... Un cheval de dressage n'a pas<br /> besoin de sauter sauf pour faire une petite gymnastique supplémentaire de temps en temps,  ou s'il fait du concours complet, évidemment. Ce qui est regrettable c'est que beaucoup de cavaliers<br /> et de spectateurs ne saisissent pas tellement le but du dressage et ne comprennent pas ce qu'ils voient, ils n'apprécient pas à leur juste valeur des mouvements exécutés dans la fluidié, ils ne<br /> savent pas quel travail est nécessaire pour amener un cheval à faire des choses aussi sophistiquées. Pourtant, c'est si beau un cheval qui se donne et qui est en parfaite harmonie avec son(sa)<br /> cavalier(ière) !<br /> <br /> <br />
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