Histoire 23 : le stage
14 au 18 août 00
Je participe à un stage au cours duquel je cumule les difficultés : plat le matin : ça je gère, mais balade l’après-midi du deuxième jour. Là, je suis nettement moins à l’aise. D’ailleurs, cette balade a commencé par un incident qui aurait pu tourner au drame. Ananas a peur des camions, je le sais, mais je ne veux pas encore passer pour la râleuse de service, alors je ne dis rien. Je suis en tête, comme presque toujours et le début de la balade longe la route. Nous sommes sur la bande herbeuse qui est assez large, faisant face à la circulation. Soudain arrive un gros camion qui prend la peine de ralentir le plus possible, afin de ne pas effrayer les chevaux. Peine perdue, Ananas fait un écart vers la gauche. Or, la jument du moniteur, qui se trouve juste derrière moi, fait elle aussi un écart dans la foulée, mais vers la droite, c’est-à-dire sur la route, devant le camion. Heureusement, personne n’a été blessé. Le moniteur me dispute de n’avoir rien dit. Cela laisse mal augurer de la suite de la balade. Pourtant, cela sera dans l’ensemble un moment sympathique. Pendant les temps de galop, j’entends derrière moi, le moniteur : « Avance, Anne, avance !!! » à répétition, parce qu’Ananas, en tête, galope dans un train tranquille, même un peu trop, plutôt sur le frein, pour le cas où surgirait un loup, et derrière, les chevaux ont du mal à ne pas repasser au trot, surtout qu’il y a dans le groupe, Amadis, un trotteur ! Je désespère les cavaliers qui partent en balade avec moi, parce que je prends toujours le galop du pas et que je galope assise. Ben oui, c’est tellement confortable comme ça Pourquoi est-ce que j'irais m’exploser le genou et la cheville en me mettant en équilibre ? De toute façon, je suis chaussée comme sur la carrière. Mes étrivières ne connaissent qu’un seul réglage, je les ai dressées ainsi !!!
Je participe à un stage au cours duquel je cumule les difficultés : plat le matin : ça je gère, mais balade l’après-midi du deuxième jour. Là, je suis nettement moins à l’aise. D’ailleurs, cette balade a commencé par un incident qui aurait pu tourner au drame. Ananas a peur des camions, je le sais, mais je ne veux pas encore passer pour la râleuse de service, alors je ne dis rien. Je suis en tête, comme presque toujours et le début de la balade longe la route. Nous sommes sur la bande herbeuse qui est assez large, faisant face à la circulation. Soudain arrive un gros camion qui prend la peine de ralentir le plus possible, afin de ne pas effrayer les chevaux. Peine perdue, Ananas fait un écart vers la gauche. Or, la jument du moniteur, qui se trouve juste derrière moi, fait elle aussi un écart dans la foulée, mais vers la droite, c’est-à-dire sur la route, devant le camion. Heureusement, personne n’a été blessé. Le moniteur me dispute de n’avoir rien dit. Cela laisse mal augurer de la suite de la balade. Pourtant, cela sera dans l’ensemble un moment sympathique. Pendant les temps de galop, j’entends derrière moi, le moniteur : « Avance, Anne, avance !!! » à répétition, parce qu’Ananas, en tête, galope dans un train tranquille, même un peu trop, plutôt sur le frein, pour le cas où surgirait un loup, et derrière, les chevaux ont du mal à ne pas repasser au trot, surtout qu’il y a dans le groupe, Amadis, un trotteur ! Je désespère les cavaliers qui partent en balade avec moi, parce que je prends toujours le galop du pas et que je galope assise. Ben oui, c’est tellement confortable comme ça Pourquoi est-ce que j'irais m’exploser le genou et la cheville en me mettant en équilibre ? De toute façon, je suis chaussée comme sur la carrière. Mes étrivières ne connaissent qu’un seul réglage, je les ai dressées ainsi !!!
Le troisième jour, je tente encore, poussée par l’émulation du groupe, un travail sur les barres ! En plus je paye 200 francs par jour pour m’obstiner à faire quelque chose que je n’aime pas ! Ne serait-ce pas un peu du masochisme ?
Et comble de cette journée, nous voilà partis dans le terrain de cross à faire du galop dans les pâtures. Chacun à notre tour, nous devons faire le tour de la pâture en longeant les clôtures (les poneys ont là leurs quartiers d’été.) Je pars en dernier. Le début se déroule relativement bien, il faut même que je porte Ananas dans les jambes, pour qu’il ne retombe pas dans le trot, puisque les copains sont dans son dos, mais lorsqu’il se rend compte que nous revenons vers eux, je peux vous dire que j’ai cherché désespérément le bouton frein sans vraiment le trouver. Mais bon, j’ai géré ! Certes, je ne suis pas toujours aussi proche du fil qu’il le faudrait, mais nous arrivons au point de départ à peu près en ordre. Les autres ont joué à sauter les troncs d’arbre et les pneus, pendant que je les regardais, (j’avais assez sauté pour la journée) gérant l’excitation d’Ananas qui voyait partir à tour de rôle les copains, un peu dans toutes les directions. Pour le retour, nous rentrons au galop, sur la première partie du trajet, Ananas en tête. Euh ! ce n’est pas vraiment un train de mauviettes pour le coup! Il faut même que nous nous arrêtions, parce qu’il y a un souci derrière, mais je mets un peu plus de temps que les autres à m’arrêter ! Du coup, je fais ½ tour pour rejoindre le groupe, et le reste du retour s’effectue au pas. Y’a pas à dire, le pas c’est le mieux !
La cerise sur le gâteau étant cependant d’aller patauger dans la rivière. Enfin un truc sympa ! La première fois que j’ai tenté l’expérience de la rivière, ça n’a pas été très facile. Ananas refusait de descendre la pente douce qui permet de pénétrer dans l’eau. Finalement il a fallu que je descende et entre la première à pied dans l’eau. A chaque fois que nous rencontrons une difficulté qui inquiète Ananas, il a tendance à reculer, alors je serai amenée plusieurs fois à descendre pour passer la première et le rassurer. Avec de la patience, un peu de persuasion et un moyen de coercition imparable : le bonbon, j’ai gagné la partie. Et une fois qu’il a compris qu’il pouvait s’asperger autant qu’il le voulait en tapant avec l’antérieur, il s’est pris au jeu. Il est très drôle quand il se met le bout du nez dans l’eau presque jusqu’aux yeux et qu’il souffle avec les naseaux ! Il n’y a qu’une fois où j’aurai peur : lorsqu’on se rapproche de la berge opposée, il y a un creux dans le lit de la rivière et l’eau peut parfois atteindre le poitrail des chevaux, quand il a plu un peu. Ce jour-là, Ananas a trébuché à cet endroit et s’est retrouvé sur les genoux. Il a bu la tasse et j’ai bien cru que j’allais boire le bouillon aussi. Lorsqu’il fait très chaud, après le travail, je vais marcher un long moment dans l’Ognon. En été, l’eau ne dépasse guère les boulets des chevaux et le fond de la rivière est assez stable, même s’il est caillouteux. C’est bizarre, mais le retour, toujours dans la rivière, est nettement plus tonique que l’aller Il m’a fallu m’armer de patience pour qu’il accepte de marcher loin dans la rivière. Au début, il faisait le tour de l’arbre qui se trouve juste à l’entrée. Progressivement, j’ai gagné un pas, puis un pas et encore un pas. Chaque jour, je l’emmène un peu plus loin jusqu’à ce qu’il finisse par ne plus tenter de demi-tour tant que je ne le lui demande pas moi-même. Parfois nous remontons justement par la pâture des poneys qui ont libre accès à la rivière à un endroit peu profond. La fraîcheur de l’eau sous le couvert des branches qui étendent leurs bras feuillus au-dessus de la rivière est un havre de paix, après le soleil de plomb sur le sable clair de la carrière.