Episode 28 : les reprises

Publié le par ananasliam

Au cours du mois de mars, je valide donc mon galop 4, juste pour le plaisir. Thanatos fait encore une tentative de polo mais la séance est plus que décevante. Parfois l’obstination est plus un défaut qu’une qualité. Avec le recul, je me demande pourquoi nous avons tant insisté pour confronter encore et encore Ananas à ses peurs …
Avril 2001
Au début du mois une idée subite ma traverse l’esprit : je coupe la crinière d’Ananas de moitié. Elle atteint enfin une belle longueur, cependant les crins s’emmêlent dans les rênes et je ne vois plus son œil dans l’incurvation. C’est le moniteur qui est content ! Je ne l’entendrai plus maugréer : « On dirait un cheval de pré ! » D’autant qu’Ananas ayant blessé à la muserolle, je le monte sans. Et le moniteur a l’impression d’avoir en face de lui un cheval de « cow-boy » !!! Ce qui l’agace profondément, même s’il cherche à le cacher.
Les reprises de plat suivent une nette progression qui me ravit : les têtes au mur commencent à s’inscrire au programme des exercices. Fin avril, je m’inscris à un stage de galop 6/7. Le deuxième jour, je dépasse outrageusement les bornes ! Mon pauvre Ananas fait les frais de mon manque de jugeote. Non seulement il supporte les trois heures de stage le matin, mais en plus, comme nous sommes vendredi, Than le monter en reprise à 18h et j’en rajoute une couche en voulant le monter dans ma reprise habituelle de 20h. Pourtant le moniteur n’était pas très enthousiaste quand il m’a vue arriver dans le manège, Ananas en main. Heureusement, le bon sens reprend le dessus quand je constate qu’Ananas ne cesse de trébucher dès la détente. Je le rentre alors aussitôt au box. Le pire c’est qu’il ne rechigne même pas à donner ce que je lui demande, même si cela va au-delà de se forces. Jamais plus je ne le pousserai dans ses derniers retranchements. Il mérite mieux qu’une propriétaire qui ne sait pas tenir compte de sa fatigue.
Mais le lundi soir suivant, après un week-end reposant, je retrouve mon Ananas dans toute sa splendeur : nous travaillons sur le contre-changement de main jusqu’à la piste opposée (le manège fait 40x20, ou presque) au contre-galop. Quel régal ! En dehors de la première tentative de l’exercice qui permet de régler les boutons, Ananas exécute parfaitement l’exercice. Je suis très fière de lui, il réalise la figure sans aucune difficulté. Pourtant, à mon grand regret, il n’a pas sur le dos la cavalière qu’il mérite. Je tâtonne souvent  et mes aides sont parfois imprécises, pourtant, il s’exécute avec toute sa bonne volonté et sa générosité coutumière. Combien de fois m’entendrai-je dire : « Tu n’as aucun mérite, il sait tout faire. C’est trop facile ! » C’est vrai, c’est trop facile !!! Il mérite une belle récompense après une telle reprise : il aura droit de brouter en main. Je profite de ces instants de paix pour le contempler béatement, avec un œil maternel et un sentiment d’orgueil démesuré, une fascination esthétique et toujours cette même émotion débordante qui me fait fondre de bonheur : « C’est MON cheval, quel miracle ! » Au bout d’une heure 15, il rentre tout seul au box. Il me surprend toujours quand je le vois soudain relever la tête, pointer les oreilles en direction de l’écurie et se mettre en marche d’un pas décidé. Je n’ai qu’à suivre ! On se demande alors qui promène qui ? Je suppose que c’est la soif qui l’attire en son box, mais je n’en suis pas sûre. Qui a dit que les chevaux n’étaient heureux que le nez dans l’herbe ? Ananas doit être l’exception qui confirme la règle.
Monter Ananas a cette période de l’année, en extérieur, présente cependant une difficulté car il ne supporte pas les insectes et la trop grande luminosité. Ce malaise s’aggraver avec les temps, d’ailleurs. J’ai trouvé depuis longtemps une parade : d’avril à octobre, je le monte avec un frontal chasse-mouches. Ce n’est certes pas des plus esthétiques, mais cela évite qu’il ne passe l’heure de travail à encenser. Il se défend parfois tellement fort contre cette gêne qu’il relève la tête très brutalement, creusant son dos à l’extrême. Il a si constamment la tête entre les antérieurs, en l’air, sur le côté gauche, sur le côté droit, qu’il n’est plus montable ! J’ai toujours peur pour son rachis. Il doit ressentir des pincements terribles au niveau de son conflit du processus épineux …

Publié dans chevaux

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C
<br /> Bonjour Anne, pleins de choses à commenter en lisant ton texte, Ananas est un cheval qui se surpasse pour faire plaisir à sa cavaliere, une creme de cheval.. Pour le retour au box, je pense qu'il a<br /> du depuis tout petit vécu dans un box alors c'est pour lui un refuge sécurisant. Chez nous les dadous aiment aller en pature le matin, mais le soir hénissent de bonheur en nous voyant, content de<br /> rentrer au paddock, en sécurité avec nous pour la nuit. Question d'habitude, et puis la ration de granulés les attend <br /> <br /> <br />
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M
<br /> Coucou je te souhaite un tres bon dimanche, gros bisoussssssssssssssssssss<br /> <br /> <br />
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H
<br /> salut Anne.le chasse mouche fait  bizarre mais la cavalière sauve le tableau.vas tu mieux.bisous.Henri<br /> <br /> <br />
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I
<br /> c'est en faisant des erreurs qu'on apprend, même si c'est souvent au détriment des chevaux !<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Bon Week end ananasliam amitiés Yves<br /> <br /> <br />
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