Histoire 11

Publié le par ananasliam

En juillet, presque 5 mois après l’achat d’Ananas, nous sommes partis en vacances. J’avais confié une mission « de haute importance » à la propriétaire de l’haflinger Diairi : dorloter mon Ananas en notre absence, le sortir le dimanche, vérifier qu’il n’ait pas de blessure … A ma grande surprise, au bout de quelques jours, alors même qu’Ananas fait généralement mine de m’ignorer quand je suis auprès de lui, elle m’apprend qu’il fait une petite déprime. Il passe son temps, le nez au fond du box, la tête basse, et ne vient pas voir à la porte quand on l’appelle. Dès lors, à chacune de nos « longues » absences, on me confirmera qu’il déprime au bout de quelques jours. Cet été encore, il a commencé à maigrir après une petite huitaine de jours, alors même qu’il est sorti tous les jours et en compagnie de son copain poney Hussard. Il a fallu le mettre sous granulés exclusivement, et les laisser toute la nuit dehors à l’herbe, pour les rentrer le matin. Mais ne vous y trompez pas, il ne demande que ça : rentrer !!! Encore dimanche matin, alors même que nous ne les avons lâchés que 3 heures, Ananas s’est précipité à la barrière pour remonter dans son box dès qu’il m’a vue …

Autre constat : sa peur viscérale de la cravache ! Un jour, alors que je suis en train de le panser et de le seller au box, en compagnie d’un copain, il se met soudain presque debout ! Très surprise et contrariée, je demande au copain s’il a fait un geste brusque, pour qu’Ananas réagisse comme ça, mais il ne comprend pas plus que moi. Puis, quelques secondes plus tard, je vois passer un enfant dans le couloir, qui s’amuse avec sa cravache, comme tous les gamins dans une écurie, et soudain Ananas se pointe à nouveau. Je viens de comprendre … Il me faudra de longs mois de patience avant de le réconcilier avec cet objet que je n’utiliserai pas de manière coercitive, jusqu’à pouvoir même le monter avec mon stick de dressage d’1m20 ! Pourtant, je vous garantis que ce n’était pas gagné d’avance !!! Même la première cravache que j’ai achetée qui était très courte, pour limiter les gestes inquiétants, a été longtemps un objet de terreur pour lui.

En octobre 1998, l’élève-monitrice de l’époque, qui faisait travailler les poneys et qui restera la monitrice poneys du club, tente un concours de dressage avec Ananas. C’est une première pour le couple. La monitrice n’est jamais sortie  en dressage, et Ananas non plus. C’est une finale régionale de Franche-Comté, à Besançon, et elle engage dans la D3. Résultat : 1ère de l’épreuve !!! Je suis très heureuse pour elle, et tellement fière de mon Ananas ! Nous sommes allés à Besançon par nos propres moyens, et Ananas a voyagé avec un cavalier, qui est aussi juge de dressage, et qui tournait en 3ème catégorie. En attendant leur arrivée, j’angoisse déjà, pour tout. La détente se fait sur une carrière détrempée. Les chevaux s’enfoncent dans le sable jusqu’aux boulets, il y a plein de flaques et Ananas déteste les flaques !!! Bref, un début rien moins que désespérant et peu prometteur …
Pourtant, une fois en piste dans le manège, tout s’apaise et le couple déroule une belle reprise. De toute façon Ananas a toujours aimé travailler en manège, il se concentre mieux. J’étais sur le bord de la piste, stressée de chez stressée, plus stressée que si j’avais déroulé moi-même. Ananas est dans un environnement inconnu mais il est serein, même à la douche qui est extérieure.
Lorsque le moniteur arrive pour embarquer Ananas, l’autre cheval restant plus longtemps, il demande :

« Alors ?

-         Première ! »

Il a du mal à me croire. La remise des prix se fait à pied dans l’écurie, étant donné la météo maussade. La coupe est pour la cavalière, elle me fait cadeau de la plaque et du flot ainsi que de la chemise en coton qui récompensait sa victoire. J’ai toujours la chemise. Je ne l’ai pas souvent utilisée car elle est blanche, mais elle nous a bien dépannés. Mon cœur de « môman » est sur le point d’exploser !

Le 30 octobre, Ananas est emmené à Belfort, par le moniteur, pour le dressage du galop 6 d’un jeune cavalier du club pourtant propriétaire d’une jument (Colombine) qu’il emmène pour le saut et le cross. Les jours où Ananas voyage sont pour moi des moments de grande tension. Comme je suis d’un naturel plutôt pessimiste, j’envisage toujours le pire et me déroule en pensée les pires scénarios qui soient, jusqu’au retour des cavaliers et des chevaux, en trépignant d’impatience. Je sais qu’il ne voyage pas mal, mais il n’aime pas cela. Il ressort toujours avec la queue abimée, quand il voyage en van. Il déteste les ronds-points et ne sait pas trop comment s’équilibrer alors il s’accule. En camion, il est plus à l’aise. Quoi qu’il en soit, il monte et descend sereinement, à pas comptés. Il ne va tout de même pas sauter ! (Liam est pareil !!!) Ce sera d’ailleurs la même chose lorsque nous partirons quelques fois en balade et qu’il faudra traverser un petit ruisseau. Il sera le seul à toujours descendre et remonter les berges pas à pas !

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S
Et bien, je ne savais pas qu'Ananas était aussi pro en dressagen pour un premier achat tu es tombé sur une perle. meme si il y avait des petits soucis de comportement face à certaines choses, ça t'a poussé à y travailler et à renforcer votre lien et votre confiance mutuel. Quel belle histoire et que de merveilleux souvenirs, merci de les partager avec nous. Bisous
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P
je ne me souviens pas qu'il avait peur de la cravache, j'ai pas dû en prendre souvent une avec lui... je ne savais pas non plus q'il avat gagné une D3 avec virginie... On en apprend toujours tout plein, continue !
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H
comment te dire comme je me régale à te lire ? continue à nous raconter ces souvenirs !bises
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I
il a l'air d'avoir été un excellent cheval de dressage dis donc !
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M
Un ptit coucou pour te souhaiter une bonne soirée, gros bisoussssssssssssssssssss
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